Lorsque la manne tomba du ciel, ceux qui en avaient peu en avaient assez, et ceux qui en avaient beaucoup n'en avaient pas trop - chacun selon ses besoins, mais aussi selon ses mérites, car il fallait plus de travail pour en recueillir plus (Exode 16:17-18).
La grâce, quant à elle, donne à chacun ce dont il a besoin pour subsister, quels que soient ses mérites. La parabole de Mat 20:1-16 est là pour nous le rappeler: ici, chacun reçoit suffisamment pour vivre - certains auront trop par rapport à leur travail, mais aucun n'aura pas assez - la grâce va au-delà du principe de la manne.
Concernant les biens terrestres, selon 2 Cor 8:13-15, ceux qui ont trop donneront à ceux qui n'ont pas assez. En ce qui concerne les biens célestes dont il est question dans notre parabole, il n'y a pas de "pas assez" - et peu importe quand nous entrons dans le Royaume: pour Dieu, ce qui compte, c'est l'ici et maintenant qu'est Son éternité/plénitude. La grâce pourvoit pour chacun.
"Ne m'est-il pas permis de faire ce que je veux de mes biens ?" (v. 15a): la grâce est imméritée, Dieu la distribue comme Il le veut, et peu importent nos raisonnements: Il fait lever Son soleil sur les méchants et sur les bons, et Il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes (Mat 5:45).
"Ou bien verrais-tu d'un mauvais oeil que je sois bon ?" (v. 15b): de quel droit nous mettons-nous à la place de Dieu ? N'est-Il pas souverain ? N'est-Il pas Amour ? Ne sait-Il pas ce qu'Il fait ? Alors, qu'importent nos mérites... la grâce est de toute manière imméritée. Devant l'amour infini de Dieu, le plus grand amour terrestre ne vaut pas mieux que le plus petit amour terrestre.
De même, le plus grand sous le régime de la Loi, Jean le baptiseur / immergeur, était le plus petit sous le régime de la grâce (Luc 7:28): "C'est ainsi que les derniers seront premiers et les premiers derniers" (v. 16).
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