C’était sous Louis XIV.
Un ancien soldat s’était épris d’une sainte passion pour la Parole de Dieu.
Ses parents le firent emprisonner à la Bastille.
Il fut convenu qu’on le priverait de tout livre, et en particulier de la Bible.
Pendant des années, il demanda à tout venant, l’aumône d’une Bible.
Un matin, on lui remit un volume de la part du gouverneur.
C’était bien une Bible, mais une Bible latine à laquelle il ne comprenait rien !
… On se moquait de lui sans pitié !
Il se mit à étudier cette Bible.
Il reconnut certains passages dont le sens s’était gravé dans sa mémoire, et en vint à pouvoir expliquer des pages entières, qui l’aidèrent à en comprendre d’autres.
Son rude labeur, sa patience triomphèrent de tous les obstacles : dans le mauvais latin du Moyen Âge, il retrouva la Parole de Dieu !
Il disait : « La gloire en revient à Dieu seul. C’est une récompense qu’il m’a accordée dans Sa Bonté infinie, à cause de mon désir profond et sincère de me désaltérer à la source des eaux vives, et de me nourrir de Sa Parole. »
Ce que peut une âme dévorée par la faim et la soif de la Vérité est incalculable.
Pourquoi, sommes-nous si faibles et si impuissants ?
C’est que, tout en ayant, dans le désert de ce monde, à notre portée la fontaine jaillissante, sous la main la manne du Ciel, la Bible, nous osons souvent laisser notre âme mourir de soif et d’inanition.
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