Les découvertes de la mer morte, ainsi que les plus importants manuscrits du répertoires chrétien, comme l'Alexandrinus ou le Vaticanus, qui, complets, remontent à l'aube du christianisme primitif, témoignent amplement de la supériorité du texte grec sur les versions hébraïques - avec pour corollaire la correction moderne des textes hébraïques par le texte grec.
Cette recension, qui a demandé à l'équipe en charge plus de vingt ans de travail assidu, vous convaincra de la fidélité et de la précision du texte grec, auquel a été naturellement adjoint le texte grec du Nouveau Testament. N'oublions jamais non plus que le texte grec était le texte utilisé par le Christ et les apôtres - ainsi que les disciples, et cela jusqu'aux alentours de l'an 350 de notre ère.
Origines
La traduction de la Bible Grecque ou 'Bible d'Alexandrie' est la toute première traduction de la Bible hébraïque réalisée en grec au 3ème siècle avant notre ère par 72 traducteurs juifs (6 par tribu) hautement sélectionnés et confiés à Dieu dans la prière et le jeûne (le roi Ptolémée II avait demandé cette traduction pour la placer dans la célèbre bibliothèque d'Alexandrie).
La qualité irréprochable de la traduction amena chacun a comprendre que les traducteurs étaient en fait des prophètes sur qui soufflait l'Esprit divin. Immédiatement appropriée par les juifs d'Alexandrie, elle devint très rapidement la Bible de référence de l'ensemble des juifs de la diaspora, surpassant par sa qualité littéraire et sa rigueur sémantique, la plupart des versions hébraïques alors en circulation.
Cet étonnant succès fut accéléré par le fait que la langue grecque était devenue la langue officielle de l'ensemble des peuples de l'empire, et par la perte de la langue hébraïque par la plupart des juifs de la diaspora.
La Traduction des apôtres
A l'époque de Jésus, seule cette version était couramment utilisée. Les apôtres et les premiers Chrétiens ne connaissaient et n'utilisaient que cette version. La Bible Grecque est donc naturellement devenue la version de la patristique fidèle. Elle servit de modèle à la plupart des versions anciennes de la Bible (elle reste jusqu'à aujourd'hui le texte de référence des églises de rite grec).
La trahison
Ce n'est qu'au deuxième siècle après notre ère que, sous l'influence de quelques juifs hostiles au Christ et de trois chrétiens hérétiques, Aquila, Simaque et Thodothion, furent entreprises de nouvelles traductions en hébreu, qui tentaient d'effacer toute référence à Jésus et aux prophéties le concernant.
Par exemple, les nouvelles traductions hébraïques proposaient : "La jeune femme deviendra enceinte" au lieu de "La vierge deviendra enceinte" (Esaïe 7:14). Toutes les expressions telles: "l'Enfant du Seigneur" ou "la Face du Seigneur" furent immanquablement supprimées. Les massorètes entérinèrent puis fixèrent définitivement ce texte remanié.
C'est ainsi que la Bible Grecque fut d'abord admirée dans le judaïsme, puis sévèrement critiquée et finalement rejetée par le judaïsme palestinien. Seules quelques réflexions talmudiques sur la Bible Grecque attestent de la révérence qu'avait autrefois le peuple juif pour ce texte.
L'erreur de Jérôme
La grande erreur de Jérôme, traducteur latin de la Vulgate, fut justement de considérer ces traductions supérieures à l'authentique Bible Grecque. L'Eglise romaine fit de cette mauvaise nouvelle traduction, sa traduction de référence (à l'opposé des Eglises Orthodoxes). C'est pourquoi, la plupart des anciennes versions occidentales basées sur la Vulgate, contiennent des différences significatives entre les citations faites par les apôtres et le texte de l'Ancien Testament (Comparez p.ex. Hébreux 2:6-8 à Psaumes 8:4-7 Segond [*]).
Le retour à la Bible Grecque gomme ces différences. Ce qui explique que l'ensemble des corrections aujourd'hui effectuées sur les Bibles le sont sur la base de ces manuscrits.
[*] Lire aussi: LXX