Dans le Principe (Jésus),
Dieu (le Père) crée les cieux (notre esprit)
et la terre (notre âme).
Mais il nous manque quelque chose:
notre âme est vide, inorganisée, dans l'obscurité.
Dieu dit alors:
- Que la lumière soit!
Notre esprit reçoit alors la lumière (l'Esprit de Dieu), qui éclaire notre âme.
Dans la suite du récit ("c'est spirituellement qu'on comprend ces choses" - 1 Cor 2:14), notre esprit et notre âme sont ensuite représentés sous la forme d'Adam et Eve.
Sous la lumière de Dieu, nous sommes innocents.
Nous savons que tout ce qui se passe, tout ce qui nous arrive vient de Dieu, pour notre bien.
Mais notre composante reptilienne nous souffle:
- Mange du fruit qui te dira ce qui est bien et ce qui est mal!
Notre âme (Eve) est séduite - ne pense pas aux conséquences - et pousse notre esprit (Adam) à manger de ce fruit qui soi-disant nous mènera à être comme Dieu, sachant (pseudo-omniscience) ce qui est bien et ce qui est mal.
Notre esprit est tout aussi coupable que notre âme: dans le plan de Dieu, l'âme est soumise à l'esprit. Ce dernier, pourtant, écoute l'âme plutôt que Dieu.
Croyant savoir, après avoir mangé du fruit, ce qui est bien et ce qui est mal, notre innocence disparaît: nous ne sommes plus insouciants, soumis à l'amour de Dieu - et notre jardin des délices se transforme en une suite de soucis, de peurs, de stress, etc. - et nous nous éloignons de l'Arbre de Vie...
Puis viennent les solutions:
- le déluge représente le baptême (1 Pierre 3:21)
- Abraham accepte de sacrifier son fils, comme Dieu le fera plus tard (Croix)
- le rocher qui nous suit dans le désert, c'est le Christ (1 Cor 10:4)
- etc.
Nous suivons l'Esprit saint (la nuée de lumière), mais le monde, la chair et le diable (les Egyptiens) nous poursuivent - ils resteront sous l'eau de la Mer Rouge, lors du baptême (1 Cor 10:2). (*)
Les murailles de Jéricho qui s'effondrent représentent nos murailles intérieures - elles s'effondrent pour que Dieu puisse assaillir nos ennemis intérieurs.
David représente notre composante humble, et Goliath notre orgueil.
Etc.: on pourrait poursuivre ainsi à travers tout l'Ancien testament.
Vous lisez la Bible ? Non, c'est la Bible qui vous lit!
(*) Que veut dire: "Tous, en suivant Moïse, furent baptisés" ? Cette parole semble obscure, mais je m'efforcerai de l'éclairer. La mer s'étendait devant leurs yeux, et on leur donnait l'ordre de la traverser par une voie étrange et inouïe. Personne n'avait jamais traversé ainsi. Ils hésitaient, se dérobaient, faisaient difficulté. Moïse passa le premier, et tous suivirent. C'est ce que veut dire "Tous, en suivant Moïse, furent baptisés": ils crurent en lui, et, sous sa conduite, parce qu'ils avaient confiance en lui, ils osèrent entrer dans l'eau. C'est cela même qui arrive avec le Christ... Il nous a ouvert la voie, il est monté aux cieux le premier. Donc, comme les Hébreux se fiant à Moïse osèrent entreprendre leur voyage, nous aussi, nous fiant au Christ, nous entreprenons avec confiance notre pèlerinage. (Chrysostome)
L'histoire nous apprend comment on doit se conduire après avoir passé l'eau: il ne faut rien tirer avec soi de l'armée ennemie quand on émerge. Quiconque permet à l'ennemi de remonter avec lui, reste en esclavage, pour avoir sorti de là son tyran vivant, au lieu de le noyer au fond de l'eau. Tous ceux qui traversent l'eau du baptême doivent laisser pour mort au fond de l'eau tout le camp du malin: l'avarice, la convoitise, la luxure, l'orgueil et le besoin de paraître, la violence, la colère, la rancune, l'envie: tout cela et le reste - les mouvements mauvais de l'âme et leurs prolongements - nous devons le laisser noyé au fond de l'eau. (Grégoire de Nysse)