Le texte d'Actes 12 présente cinq indices renvoyant à la sortie d'Egypte (Exode 12). Il s'agit, à chaque fois, de la reprise d'une tournure langagière par laquelle la Septante évoque l'événement fondateur de l'exode.
- Premier indice : l'emploi au verset 1 du verbe rare kakoô, faire mal, pour exprimer la maltraitance qu'Hérode fait subir aux apôtres. Ce verbe est utilisé dans la Septante pour qualifier la violence de Pharaon envers Israël.
- Deuxième indice : la nuit (verset 6). Pierre est sauvé durant la nuit qui précède la comparution populaire désirée par Hérode. Or, le temps nocturne est un motif traditionnel du récit de la sortie d'Egypte (Exode 11:4, 12:8,12,29,42).
- Troisième indice : les instructions de l'ange, après qu'il a réveillé Pierre d'un coup au flanc (versets 7-8). Elles sont d'une stupéfiante précision : "lève-toi en vitesse", "ceins-toi et chausse tes sandales". La comparaison avec Exode 12:11, où Moïse et Aaron sont instruits par le Seigneur de prendre le repas de la Pâque, est éclairante : port de la ceinture, chaussement des sandales et précipitation s'y retrouvent en termes analogues.
- Quatrième indice : l'interprétation de l'événement par Pierre (verset 11) : "Maintenant je sais réellement que le Seigneur a envoyé son ange et qu'il m'a arraché de la main d'Hérode". La formule arracher des mains de appelle immédiatement à la mémoire du lecteur de la Septante la phraséologie de la sortie d'Egypte : "Le Dieu de mon père est mon secours et il m'a arraché de la main de Pharaon" (Exode 18:4).
- Cinquième indice : la déclaration de Pierre à la communauté (verset 17). L'apôtre leur raconte "comment le Seigneur l'a fait sortir de prison". La formulation emprunte le verbe faire sortir qui plus de cent fois dans la Septante exprime la foi au Dieu qui délivre son peuple d'Egypte.
D'après Les Actes de Apôtres, 2007, pp 425-426