On connaît trop peu notre histoire. Et tous les historiens vous le diront: méconnaître son histoire, c’est s’exposer à refaire les mêmes erreurs que dans le passé.
Dans les Cévennes
Après une génération de persécutions, les enfants des familles qui avaient adhéré à la Réforme et qui se voyaient peu à peu privés de leurs libertés sous Louis XIV se sont rebellés. Au point de prendre les armes. On les a appelés les « camisards ». Vous me direz, c’est pas très chrétien tout ça? Surtout si vous avez du mal, comme moi, à mettre dans la même balance les enseignements de la Bible, la souveraineté de Dieu et la résistance armée.
Ça m’a aussi choqué, mais des détails de l’histoire m’ont mis sur une piste intéressante. Cette période sombre de l’histoire qui n’a duré en gros que 2 ans a été grandement marquée par un grand mouvement « prophétique ». Les camisards se disaient prophètes, inspirés, ils parlaient de la part de Dieu. En 1701, il y avait 8000 prétendus prophètes dans les Cévennes! Des enfants même, agités par des « manifestations corporelles » appelaient à la repentance puis peu à peu à la résistance armée et à la violence au nom de Dieu.
J’ai trouvé ça un peu loin des idées de la Réforme (« Sola Scriptura »)? D’autant plus que c’est Antoine Court qui met fin à ce mouvement prophétique en appelant au retour à la Bible comme seule source d’inspiration.
On prête cette phrase à John Owen:
Si les révélations spéciales sont en désaccord avec l’Écriture, elles sont fausses.
Si les révélations spéciales sont en accord avec l’Écriture, elles sont inutiles.
Cette citation aurait-elle pu changer la manière de voir des camisards? Dans tous les cas, collée à ce bout d’histoire, elle m’a questionné.Source