Dans ce contexte, on voit régulièrement des commentateurs de la Bible s'étonner que tel personnage soit appelé apôtre, alors qu'il ne faisait pas partie des douze. C'est oublier qu'à l’époque apôtre n’était pas un titre, mais simplement un terme courant pour désigner une personne envoyée.
Cependant, en général, l'explication des commentateurs est : il(s) faisai(en)t sûrement partie du cercle plus étendu des proches de Jésus, des 70 de Luc 10:1 ou des 120 d'Actes 1:15 (*). C'est oublier 1 Cor 12:28 (ceux que Dieu a placés dans l'Église : d'abord des apôtres), et c'est oublier Paul, apôtre par excellence (envoyé par Dieu).
Par la suite ce terme n’a plus été traduit, mais est resté dans sa forme originelle et est devenu un titre, dans l’esprit clérical et hiérarchique qui s’est installé petit à petit.
Pour contourner le problème, on parle aujourd'hui de missionnaires : c'est bien... mais cela n'empêche pas que ce sont des envoyés, des apôtres (à supposer que ce soit bien Dieu qui les envoie).
Apôtre n'est donc généralement pas un titre, mais une fonction, bien que pour les douze, ce terme désigne plus qu'une fonction (Ap 21:14), car ils sont mis en parallèle avec les douze patriarches de l'AT, et c'est aussi un moyen pratique de les désigner par un seul mot (avec majuscule si on veut éviter la confusion). Mais cela n'empêche pas qu'il y a aujourd'hui encore des apôtres, des envoyés de Dieu...
(*) Dieu a effectivement sélectionné des personnes qui étaient les bonnes personnes, au bon endroit et au bon moment (qu'Il avait Lui-même préparés). Mais, jusqu'à nouvel avis, nous sommes dans la continuité de cette oeuvre de Dieu, et aujourd'hui encore Dieu sélectionne les personnes qui sont les bonnes personnes, au bon endroit et au bon moment, préparés par Lui-même. Il ne s'agit pas d'élitisme : ces personnes sont des serviteurs, pas des ministres, comme on aime les nommer aujourd'hui.
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