Les méditations contenues dans ce livre ne sont ni une nouvelle doctrine ni une série de considérations sur la théologie chrétienne, mais les mémoires d'un mystique qui a eu le courage de voir la réalité et qui est devenu, par conséquent, un homme plein de compassion et d'amour, un être que «tout et rien» ravissait. D'une certaine manière, ces mémoires sont autobiographiques: ils racontent le chemin difficile qu'a dû parcourir Anthony De Mello à la fin de sa vie pour se dépouiller de tout système de croyances, de toute idéologie, formule ou dépendance, et naître ainsi à la vie, à l'amour, à la liberté, à la solitude. Ces mémoires traitent essentiellement de l'amour, et des obstacles à l'amour: attachements, désirs, cupidité; en un mot, ils parlent des conditionnements, et des moyens de s'en libérer pour arriver à voir et à aimer.
Ces méditations sont un outil puissant, qui vous aidera à vous échapper de la prison de vos conditionnements et à vous libérer de toutes les formules qui vous empêchent de voir la réalité. Grâce à elles vous verrez mieux que pour atteindre la Vérité il nous faut un cœur qui sache se dépouiller de son programme et de ses intérêts personnels, un cœur qui n'ait rien à protéger ou à convoiter, un cœur libre et sans peur.
Dans ces textes, Anthony De Mello remet en question bien des idées reçues, du genre: impossible d'aimer si on ne se sent pas profondément aimé. Et il multiplie les déclarations énigmatiques: on ne peut aimer que lorsqu'on est seul, l'amour est, l'amour n'a pas d'objet, etc. C'est de cette façon qu'il nous aide à entrevoir le mystère qu'est l'amour.
Je ne m'attends pas à ce que tous les lecteurs partagent ses idées; il est possible que certains ne veuillent pas voir ce qu'il leur montre du doigt. Anthony le savait bien, nombreux sont ceux qui préfèrent à la liberté les murs de leur prison, et plusieurs sont prêts à s'accommoder d'une simple amélioration de leurs conditions de détention. Mais il espérait que quelques-uns auraient le courage de briser leurs chaînes, de regarder la réalité en face et de se laisser transformer par ce qu'ils auraient vu.