Lire II Rois 6:15-17
On a dit fort justement que "les soucis de la terre sont une discipline céleste". En fait, ils sont bien plus qu'une discipline : ce sont les chars de Dieu envoyés pour transporter l'âme vers les lieux élevés du triomphe.
Ils ne ressemblent en rien à des chars. Ils ressemblent plutôt à des ennemis, à la souffrance, aux épreuves, aux malentendus, aux déceptions, à la méchanceté. Ils apparaissent comme des voitures folles de la misère et des malheurs, qui n'attendent que le moment propice pour nous renverser et nous écraser au sol. Si nous pouvions les considérer comme ce qu'ils sont, en réalité, nous reconnaîtrions en eux les chars du triomphe grâce auxquels nous pouvons atteindre les hauteurs de la victoire, à laquelle notre âme aspire et pour laquelle elle prie. Nous ne voyons que la voiture déchaînée. Le char de Dieu est invisible. Le roi de Syrie vint à la rencontre de l'homme de Dieu avec ses chars et ses chevaux, que tout oeil humain pouvait voir, mais Dieu possédait des chars que nul oeil humain ne pouvait voir, à l'exception de l'oeil de la foi. Le serviteur du prophète ne pouvait voir que l'extérieur et le visible. Il s'écria, comme beaucoup d'autres l'ont fait depuis : "Ah! mon seigneur, comment ferons-nous ?" Mais le prophète était dans sa maison, calme et ne craignant rien, parce qu'il contemplait l'invisible. Tout ce qu'il demandait pour son serviteur se résumait dans cette simple phrase : "Eternel, ouvre ses yeux, je t'en prie, pour qu'il voie."
Voilà la prière que nous avons besoin de faire pour nous-mêmes et pour les autres : "Eternel, ouvre nos yeux, pour que nous voyions." Car le monde qui nous entoure, comme au temps du prophète, est rempli des chevaux et des chars de Dieu, qui attendent le moment propice pour nous transporter jusque dans les lieux de la gloire et de la victoire. Lorsque nos yeux sont ouverts de cette manière, nous pouvons contempler tous les événements de la vie, grands ou petits, joyeux ou tristes et voir en chacun d'eux, un char envoyé pour transporter notre âme.
Tout ce qui nous arrive devient un char dès l'instant où nous le considérons comme tel. D'un autre côté, la plus petite épreuve peut se transformer en voiture folle destinée à nous écraser dans la misère ou le désespoir, si nous la considérons comme telle. Il dépend de nous de choisir ce que nous voulons qu'elle soit. Tout dépend, non de ce que l'événement est en lui-même, mais de la manière dont nous le traitons. Si nous nous couchons par terre, il nous roulera dessus, nous écrasera et deviendra une voiture folle. Si nous grimpons dessus, il se transformera en voiture de victoire et nous transportera d'une manière triomphale, vers l'avant et vers le haut. Il deviendra un char de Dieu.
Lorsque nous nous installons dans le char de Dieu, nous vivons la même expérience spirituelle que celle vécue par Elie : nous sommes enlevés. Nous n'allons pas au ciel, au-dessus de nous, comme cela arriva à Elie, mais au ciel qui est en nous. En fait, il s'agit d'un plus bel enlèvement que celui d'Elie. Nous sommes alors transportés loin du niveau inférieur, terrestre et rampant de la vie, où tout nous blesse et n'est que malheur, et nous entrons dans "les lieux célestes en Jésus-Christ", où nous pouvons survoler triomphalement tout ce qui reste sous nos pieds.
Ces "lieux célestes" sont intérieurs et non pas extérieurs, la route qui y conduit est intérieure, elle aussi. Le char qui transporte l'âme sur cette route est généralement une perte, une épreuve ou une déception extérieure, un châtiment qui ne semble pas, sur l'heure, une cause quelconque de joie, mais plutôt une peine. Cependant, il "produit plus tard pour ceux qui ont été ainsi exercés un fruit paisible de justice". [...] Dieu est amour. [...] C'est Son amour, en réalité, qui envoie le char.
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(Hannah W. Smith dans Le secret du chrétien pour une vie heureuse)