Suite de l'article Les chars de Dieu
Lire II Rois 6:15-17
La tentation constante que nous rencontrons est de nous confier dans "les chars de l'Egypte", ou, autrement dit, dans les ressources de la terre. Nous pouvons les voir : elles sont tangibles, réelles et paraissent substantielles. Mais les chars de Dieu sont invisibles et intangibles et il est difficile de croire qu'ils sont bien ici.
Nous essayons d'atteindre les lieux spirituels élevés avec la "multitude de nos chars". Pour avancer dans la vie spirituelle, nous nous appuyons d'abord sur un élément, puis sur un autre et nous pensons ainsi remporter des victoires spirituelles. Nous descendons en Egypte pour y trouver de l'aide. Dieu est alors obligé de détruire tous nos chars terrestres avant de pouvoir nous faire monter dans les siens.
Si nous comptons trop sur un ami pour nous aider dans la vie spirituelle, le seigneur est obligé de nous séparer de cet ami. Nous avons l'impression que notre prospérité spirituelle dépend du ministère d'un prédicateur que nous aimons bien, et tout à coup, il nous quitte. Nous considérons telle réunion de prière ou telle étude biblique comme la source principale de notre puissance spirituelle, et soudain nous ne pouvons plus y assister. Le "char de Dieu" qui seul peut nous transporter vers les lieux que nous espérions atteindre grâce aux éléments dont nous avons dépendu, se trouve dans la séparation même qui cause nos pleurs. Dieu se doit de brûler avec le feu de Son amour tous les chars que nous plaçons sur le chemin qui monte jusqu'à Lui.
Nous devons arriver au point où tous les autres refuges nous font défaut, pour pouvoir dire : "Lui seul". Nous disons : "Lui et quelque chose d'autre", "Lui et mes expériences" ou "Lui et mes amis de l'Eglise". Tout ce qui vient après "et" doit être ôté ou s'avérer inutile, avant que nous puissions dire : "Lui seul". Tant que les chars visibles sont à notre portée, notre âme ne montera pas dans ceux qui sont invisibles.
Soyons donc reconnaissant pour toutes les épreuves qui nous aident à détruire nos chars terrestres et nous obligent à chercher refuge dans celui de Dieu qui est prêt et nous attend, dans chaque événement ou circonstance de la vie. Il nous est dit que "Dieu chevauche les cieux" : si nous voulons les chevaucher en Sa compagnie, nous devons cesser auparavant de chevaucher sur la terre.
Lorsque nous montons dans le char de Dieu aucun obstacle ne peut désormais nous empêcher de suivre notre cours triomphal. Toutes pertes deviennent des gains : Paul avait compris cela, et il se glorifiait dans les pertes qui lui apportaient des récompenses inexprimables. "Mais ces choses qui étaient pour moi des gains, je les ai regardées comme une perte, à cause de Christ. Et même je regarde toutes choses comme une perte, à cause de l'excellence de la connaissance de Jésus-Christ, mon Seigneur pour lequel j'ai renoncé à tout, et je les regarde comme de la boue, afin de gagner Christ, et d'être trouvé en Lui".
Même "l'écharde dans la chair", le messager de Satan envoyé pour le souffleter, devint pour son âme un "char de Dieu" qui le transporta sur les hauteurs du triomphe, qu'il ne pouvait atteindre par aucun autre moyen. Pour "prendre plaisir" dans ses épreuves, que faut-il faire, si ce n'est les transformer pour en faire le plus beau des chars ?
Joseph reçut un jour la révélation de ses triomphes et de son règne à venir, mais les chars qui l'y portèrent avaient pour l'oeil humain l'aspect extérieur des voitures folles de l'échec et de la défaite. Il est étrange pour celui qui est appelé à régner de passer d'abord par l'esclavage et l'emprisonnement, cependant Joseph n'aurait pu atteindre ce but par aucun moyen. L'élévation au trône spirituel qui nous attend a souvent lieu par l'intermédiaire de chars semblables.
L'important est donc d'avoir les yeux ouverts, pour être en mesure de voir tout ce qui vient à nous et de le considérer comme "un char de Dieu" et d'apprendre à monter dans de tels chars. Nous devons savoir reconnaître tout ce qui vient à nous comme étant bien le char que Dieu nous envoie. Cela ne veut pas dire qu'Il est à l'origine de la chose ou de l'événement, mais dès l'instant où nous le Lui remettons, il devient sien et Dieu le transforme en char divin. Il fait contribuer toutes choses, même les mauvaises, au bien de ceux qui Lui font confiance. Tout ce qu'Il désire, c'est que nous remettions tout entre Ses mains.
(Hannah W. Smith dans Le secret du chrétien pour une vie heureuse)