N'est-il pas étonnant que le même mot grec (krisis) ait été traduit en français par choix/décision, jugement et tri ?
Pas si étonnant que cela, si on considère que lorsque la Bible nous demande de nous juger afin de ne pas être jugés, elle nous demande en fait de trier en nous entre ce qui est du domaine de la vie et ce qui est du domaine de la mort. Si nous décidons de ne pas faire ce choix du tri, alors le grand tri final ne nous épargnera pas.
Remarquez que nous sommes libres de décider de faire ou non ce tri: le Dieu d'Amour nous laisse le choix, car Il nous veut libres. Cependant, ce choix décide de notre éternité (*). Ce n'est au final pas Dieu qui décide de notre éternité (*), mais nous-mêmes!
Par ailleurs, si Paul, dans ses lettres, est si catégorique envers ceux qui vont perdre leur liberté en faisant demi-tour par judaïsation (adoption de lois contraignantes, rejetant ainsi la grâce et crucifiant à nouveau Jésus), c'est parce qu'il attache une grande importance à cette liberté de choix qui n'existe plus sous la Loi. Il y a le grand choix entre la grâce et la Loi, mais une fois sous la Loi il n'y a plus de liberté de choix. Ceci est très important et ne semble pas être compris de beaucoup de néo-judaïsants.
Autre exemple: lorsqu'il demande à Philémon de bien accueillir l'esclave qui s'était échappé, Paul ne lui demande pas de lui rendre sa liberté (ce serait ne pas lui laisser le choix de sa décision), mais il lui demande de l'accueillir en frère, espérant que l'amour qu'implique la foi l'amènera à le libérer.
Un dernier mot: la sainteté, c'est le fait d'être mis à part - c'est un choix, d'abord de Dieu, puis de nous-mêmes.
(*) qui est plénitude en Dieu