Pages supplémentaires

La parabole du Samaritain

Eugène Burnand


Luc 10:25-37

Qui est mon prochain ? Telle est la question à laquelle répond cette parabole dite du "bon Samaritain". Mais lisez bien le texte: ce n'est pas le blessé qui est le prochain du Samaritain, mais le Samaritain qui est le prochain du blessé ("lequel a été le prochain de la victime ?"). Donc "toi, fais de même" peut aussi signifier "aime celui qui prend soin de toi".

Par ailleurs, comme les Samaritains n'étaient pas en odeur de sainteté, à cette époque, "toi, fais de même" signifie encore "aime celui qui prend soin de toi, même si c'est une personne que tu n'aimes pas au premier abord", voire même "laisse-toi soigner par ceux que tu as toutes les raisons de ne pas aimer".

Ceux qui questionnaient Jésus avaient souvent pour but de le piéger, et Sa réponse est ici: "prouve ton amour envers Dieu en te laissant soigner par Moi, le prochain que tu n'aimes pas".

Et à plus forte raison: "Tu me demandes qui est ton prochain ? Toi, sois le prochain des autres, même ceux qui ne t'aiment pas"...



Jusqu'à la fin du 19ème siècle, cette parabole était interprétée spirituellement, et c'est effectivement Jésus que représentait le Samaritain de l'histoire.

Faisons de même et interprétons cette parabole

L'homme attaqué représente l'Homme-Adam qui a quitté Jérusalem, la cité céleste, pour Jéricho, la cité terrestre, ce péché le rendant vulnérable aux bandits que sont les forces hostiles. Ses plaies sont la conséquence de son péché, qui le laisse à demi-mort: son corps est mortel, mais son être est immortel - et son esprit est séparé de l'Esprit divin.

Le prêtre représente la Loi, et le lévite les Prophètes: l'ancienne alliance - la Loi et les Prophètes - ne peut rien pour le pécheur. Seul le "bon Samaritain", à savoir le Christ - l'Amour - peut le soigner, avec le vin - le Sang de la Croix - et l'huile - le Saint-Esprit - le bandage étant la grâce. L'hôtellerie qui accueille le blessé est l'Église, la monture qui l'y conduit est le salut.

Lorsque le Samaritain, c'est-à-dire le Christ-Amour, déclare qu'il va revenir, il suscite l'espérance et la foi: Il laisse à l'hôtelier - l'ange de l'église, ou l'ancien avec fonction de pasteur de l'église - de quoi subvenir aux besoins spirituels du blessé, 2 deniers - l'amour et le zèle du berger pour ses brebis - et à son retour, il donnera la plénitude (qui comble le manque).