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Qumran valide la Septante

La Septante (*) a reçu une preuve supplémentaire comme traduction fidèle d'une forme ancienne du texte hébreu. Quelquefois, ce texte hébreu parent était proche du texte massorétique (**), mais parfois il ne l'était pas. Par exemple, le texte massorétique du livre de Samuel pose maints problèmes textuels - or, un rouleau de Samuel de la grotte 4 de Qumran a révélé nombre de cas d'une forme textuelle hébraïque à la fois supérieure au texte massorétique et ayant nettement servi d'original hébreu parfaitement traduit par la Septante.

Une autre manuscrit de la grotte 4 en a apporté encore une preuve concluante. La traduction de Jérémie par la Septante est notablement plus courte que le texte de la Bible massorétique et présente des différences dans l'ordre du livre. Ainsi, on a qualifié le texte de la Septante d'abrégé ou de paraphrase du livre, plutôt que de fidèle traduction. Toutefois, le texte hébreu de la grotte 4 correspond étonnamment à celui de la Septante, ce qui redonne à cette dernière son statut de traduction fidèle, non point du texte massorétique mais d'une autre forme ancienne du livre hébreu.

[...] Lorsqu'on analyse, de manière comparative, les formes textuelles du livre de Jérémie dans la Septante et la Bible massorétique, il devient clair que la Septante représente une édition plus ancienne du livre et que le texte de la Bible massorétique est une version secondaire et développée à partir de l'édition plus ancienne attestée par le texte de la grotte 4 et la Septante.

Les manuscrits de la mer Morte (Livre de Poche), pages 181-183

Lire aussi : LXX


(*) La Septante est la version grecque de l'AT traduite avant J-C par les juifs hébraïsants pour le juifs hellénisants

(**) Le texte massorétique n'est pas la version originelle du texte hébreu, mais un texte créé par les successeurs des pharisiens, après J-C, pour fixer le texte qui évoluait constamment, et accessoirement contrer les chrétiens qui utilisaient ce texte pour démontrer que Jésus était le messie attendu. Il est paradoxalement utilisé aujourd'hui pour traduire l'AT en français.