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Histoire le la Bible des LXX


1. La Bible des LXX est la version juive de l’AT en langue grecque.

Le Pentateuque est la partie la plus ancienne du canon de l’AT. Il fut traduit en grec le premier, comme le raconte la Lettre d’Aristée (285 - 247 av. J.C.). Cette traduction fut faite à Alexandrie par 70 - ou plutôt 72 - savants juifs. D’où son nom de Septante (LXX).
Ce titre, quoiqu’appliqué à la traduction du seul Pentateuque, fut étendu à tout l’AT.
Après le Pentateuque, la traduction fut l’œuvre de nombreux acteurs.
A la fin du 2ème siècle avant J.C. existait une traduction grecque de tout l’AT.
Les plus anciens manuscrits datent du 4 ème siècle après J.C.


2. La version des LXX fut réalisée par des juifs ; au début, elle faisait autorité.

La traduction du Pentateuque était officiellement reconnue par la communauté juive d’Alexandrie, comme le dit la Lettre d’Aristée.
Des écrivains juifs comme Philon et Josèphe utilisèrent la version des LXX seule, ou principalement.
Elle revêtit une grande importance pour la préservation et l’expansion du judaïsme.
Après la Dispersion, bien des juifs habitaient loin de la terre de leurs pères. Ils connaissaient de moins en moins l’hébreu, après les conquêtes d’Alexandre (332 – 323 av. J.C.).
Ils gardèrent la Loi et d’autres livres sacrés. Ceux qui n’étaient pas juifs pouvaient étudier ces livres.
Ce fait favorisa la propagation ultérieure du christianisme. Les chrétiens comme les juifs tenaient l’AT pour la Sainte Écriture.
Les propagateurs de la foi chrétienne, partout où l’on connaissait l’AT, trouvaient facilement une point de contact. Ainsi, les premières communautés chrétiennes étaient composées pour une large part de juifs de la diaspora.
La LXX, largement répandue et connue, fut adoptée simplement par les chrétiens comme la Bible de l’Église.


3. Après que l’Église eut reçu la version des LXX, les juifs s’éloignèrent (TM) de la Bible des LXX.

Causes :
a) Dans les fréquentes discussions entre juifs et chrétiens, ceux-ci apportaient quelques citations tirées de la LXX, que les juifs ne pouvaient recevoir comme décisives. D’ailleurs ils étaient accusés de traductions inexactes, dont l’exemple bien connu est de rendre Esaïe 7:14 par jeune-fille, au lieu de : parthenos, vierge, ce qui change tout de l’engendrement de Christ.
b) Les chrétiens, à bon droit, affirmaient qu’elle provenait des rabbins juifs.
c) Après la vocalisation (introduction de voyelles) de l’original hébreu, le texte massorétique (TM) fut adopté, et les normes canoniques adoptées en Palestine étaient déterminantes pour toute la diaspora.


Introduction de Rahlfs,
éditeur de la Septuaginta,
Stuttgart 1935, 1979