Ceux qui nous suivent depuis un certain temps savent que notre approche de la Bible est littéralement spirituelle, à savoir : la Bible se comprend spirituellement, mais ce sens spirituel est à prendre à la lettre.
Par exemple, le Livre de l'Apocalypse se lit spirituellement, mais ses avertissements concernant notre vie spirituelle doivent être accueillis littéralement (doivent être pris au sérieux : ce ne sont pas des fables).
Parmi ceux qui abordent la Bible uniquement littéralement, physiquement, Paul Tillich (Dynamique de la foi, pp57-58) distingue deux sortes d'approches : la naturelle, et la réactionnaire (le texte qui suit est une rédaction libre du texte de Tillich, qui est assez ardu).
Ceux qui ont l'approche naturelle sont dans l'incapacité de faire le tri entre le symbolique (qui montre des réalités sous forme allégorique) et les faits réels que le symbolique représente. S'ils sont honnêtes avec eux-mêmes, ceux qui ont cette approche finiront par comprendre cette distinction entre réalité et représentation de cette réalité.
D'autre préféreront le refoulement à l'incertitude déstabilisante que peut produire la découverte de la symbolique des textes bibliques (les créationnistes, p.ex.). Le littéralisme réactionnaire se rend compte que des questions se posent, mais il les refoule, consciemment ou non (par angoisse de l'insécurité). Cette attitude a encore une certaine légitimité s'il s'agit d'un questionnement très faible auquel on peut facilement répondre. Par contre, elle n'en a aucune quand elle brise l'esprit dans l'intimité de son coeur par des méthodes de propagande ou de manipulation psychologique, lorsqu'elle déchire l'unité et blesse l'intégrité des profondeurs de l'être.
L'ennemi n'est pas le littéralisme naturel, naïf, mais le littéralisme conscient qui réprime et agresse une pensée autonome.