C'est un vaste sujet. Nous traiterons ici 3 cas.
Premier cas
Les récits des évangiles peuvent varier entre eux lorsqu'ils rapportent les mêmes évènements.
En comparant les textes d'évangiles se rapportant aux mêmes évènements (la plupart des bibles indiquent les références des textes parallèles), vous avez certainement constaté des différences entre ces différents récits.
Nous sommes là en présence d'un phénomène bien connu: il y a autant de récits différents qu'il y a de témoins d'un évènement (phénomène bien connu des policiers, des assurances, etc.). Concernant les évangiles, c'est une preuve que ces évènements sont réels (*): si les auteurs des 4 évangiles s'étaient concertés, leurs récits seraient quasiment identiques. Le fait qu'ils soient différents apporte la preuve qu'ils sont authentiques.
Le but de ces récits n'est par ailleurs pas de relater des faits dans le détail, mais de faire passer un message. Et nous pouvons avoir confiance que le Saint-Esprit veille à ce que ces textes atteignent leur but, malgré ces différences dans le récit qui en est fait. On peut par conséquent qualifier ces différences de mineures.
Deuxième cas
Si Jésus est Dieu, pourquoi dit-il des paroles qui laissent entendre le contraire?
Jésus dit par exemple qu'il ne connaît ni le jour ni l'heure, qu'il ne sait pas qui régnera à ses côtés, etc.
Y voir qu'il n'est pas Dieu, c'est oublier que Dieu, en se faisant homme, s'est volontairement limité à la condition humaine. Lorsque Jacques et Jean demandent de régner à ses côtés, Jésus leur fait pédagogiquement comprendre leur manque d'humilité en mettant en évidence, par contraste, cette limitation volontaire qu'il a acceptée, en leur révélant que lui ne sait pas qui régnera à ses côtés.
Et là de nouveau (*), l'argument révèle une réalité inattendue: si Jésus était pleinement homme, ce qu'il a fait (ce que nous appelons "miracles"), nous pouvons le faire aussi ("vous ferez même de plus grandes choses [que moi]").
A lire en complément
Jusqu'ici, les cas mentionnés, lorsqu'on les ancre dans la réalité, retournent les arguments avancés, et se révèlent porteurs de dévoilement de la condition humaine, telle qu'elle est et telle qu'elle peut être si l'être humain se laisse métamorphoser. En sera-t-il de même pour notre troisième cas?
Troisième cas
Jésus nous demande de ne pas nous préoccuper de notre nourriture : "cherchez d'abord le Royaume, et ces choses vous seront données en plus". Mais dans la prière modèle qu'il nous laisse, il dit: "donne-nous notre pain quotidien". Contradiction?
Le premier cas a été résolu par la connaissance d'un aspect de l'être humain.
Le second nous a renouvelés en nous révélant le potentiel que nous avons en Dieu.
Le troisième nous apprend une nouvelle leçon: l'Esprit nous enseigne directement, à travers les écritures. Le Saint-Esprit nous montre ceci: le Royaume est prioritaire, le règne de Christ est plus important que les choses matérielles. Christ au centre. Christ, qui est le pain de Vie, le pain descendu du Ciel. La manne était le pain descendu du ciel: ceux qui en avaient peu en avaient assez, ceux qui en avaient beaucoup n'en avaient pas trop. C'est la justice de Dieu. Cherchez le Royaume ET sa justice. Cherchez le pain du Ciel. Or, que dit la prière de Jésus? "Donne nous notre pain super-substantiel (littéralement du grec)".
La leçon que nous donne ici le Saint-Esprit est la suivante: la Bible ne pouvant se contredire, "cherchez d'abord le Royaume, et ces choses vous seront données en plus" et "donne-nous notre pain quotidien" ne se contredisent qu'en apparence. En cherchant plus loin dans la Bible, nous comprenons que le Royaume c'est Christ régnant en nous, et que par conséquent le pain que nous demandons à Dieu, c'est Christ, pain du Ciel. Et le grec original nous le confirme: ce pain dont il est question, c'est bien le pain du Ciel, Christ, le pain super-substantiel du grec original (méfiez-vous des imitations!).
La Bible est cohérente, la Bible ne se contredit pas. La connaissance, le renouvellement de notre intelligence, l'écoute du Saint-Esprit, aplanissent les difficultés apparentes.
Derrière les 3 cas développés ici se profilent deux critères infaillibles pour s'assurer que nous avons bien compris la Bible: l'amour et la liberté (dans le sens de délivrance). Sans l'amour, nous en arrivons facilement à nous décourager, à baisser les bras, à accepter que la Bible se contredirait. Derrière ces 3 cas se profile l'amour de l'homme (premier cas), l'amour de Christ (2ème cas), l'amour du Saint-Esprit et de la Vérité dans le 3ème.
2ème critère infaillible: la lecture de la Bible doit nous libérer. Le 1er cas nous libère de l'ignorance, le second nous renouvelle, nous libère de la stagnation, et le 3ème nous libère de la lecture littérale de la Bible, et nous montre que c'est spirituellement que l'on juge des choses de Dieu, dont la première est la Parole écrite de Dieu.
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(*) La Bible n'est pas un livre de dogmes ou de théologie: elle relate, dans la réalité de tous les jours, la relation de Dieu avec les hommes.