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Dieu lui-même vous affermira en Lui


« Celui qui nous affermit avec vous en Christ, c'est Dieu. » (2 Cor. 1:21)

Il est bon de nous rappeler que notre affermissement en Christ est l'oeuvre du Père aussi bien que notre union à lui.

« L'Eternel achèvera de pourvoir à ce qui me concerne »
« Celui qui a commencé en vous cette bonne oeuvre, la rendra parfaite pour le jour de Christ »
« Celui qui nous affermit avec vous en Christ, c'est Dieu »

Voilà autant de promesses dont nous devrions nous nourrir, car elles sont propres à nous garder du découragement, et nous montrent le vrai chemin du progrès dans la vie en Christ. Combien de chrétiens se plaignent des fluctuations continuelles de leur vie spirituelle. Un jour, ils sont pleins d'amour et de zèle pour Dieu - le lendemain, tout est perdu. Prières, efforts, résolutions, rien ne leur fait retrouver la communion de Dieu. Et leur foi en est ébranlée. Tout cela vient de ce qu'ils ne comprennent pas que Dieu seul peut nous affermir en Christ. Leurs efforts sont la cause même de leurs chutes - de même que, pour leur justification, ils ont dû y renoncer et saisir par la foi les promesses de vie, de même pour l'oeuvre de la sanctification, ils ont besoin d'apprendre à ne s'assurer qu'en Dieu seul, et ils recevront de lui, en abondance, ce qu'ils cherchent vainement par eux-mêmes. « Dieu est fidèle, lui qui nous a appelés à la communion de son fils Jésus-Christ. »

Quelle source de paix, de savoir que Dieu veille à notre croissance, qu'il travaille lui-même à rendre parfaite notre union avec Christ, éloignant ce qui peut nuire à cette union, pourvoyant à ce qui peut la favoriser. Quel repos de remettre enfin et complètement à ses soins notre vie en Christ, et de sentir que tout ce que nous faisons pour demeurer plus fidèlement en son fils, nos désirs, nos pensées, nos prières, ne sont que la manifestation de son oeuvre en nous - car c'est lui qui nous affermit, en nous portant, à veiller, à attendre, à travailler. Mais il ne peut accomplir cette oeuvre avec puissance que lorsque nous  cessons de l’entraver par nos propres efforts,  et  acceptons  par la foi la position dépendante qui, en même temps qu'elle l'honore, ouvre le coeur à son action. Alors, au milieu de la vie bruyante et agitée du monde, des tentations subtiles et incessantes du péché, au milieu des soucis journaliers et des épreuves, même les plus grandes, l'âme, confiante, conserve la paix, sachant que Dieu l'affermit en Christ.

Cette bénédiction est à la portée de tous ceux qui ont cru. Et la foi à cette parole « Celui qui vous affermit avec nous en Christ, c'est Dieu » ne nous donnera pas seulement la paix, mais sera le moyen de réaliser les progrès que nous désirons. L'Ecriture nous enseigne que dans toute la conduite de Dieu envers son peuple, la foi a toujours été la condition de la manifestation de sa puissance : elle met un terme à tous les efforts de la nature, elle affranchit de tout joug - la foi, c'est la faiblesse qui s'avoue et saisit la promesse de Dieu en réclamant son accomplissement : elle consiste à nous remettre tranquillement entre les mains de Dieu pour qu'il fasse lui-même son oeuvre.

Voyez ce que dit l'Ecriture :
C'est le Très Haut qui l'affermit (Ps. 87:3)
A Celui qui peut vous affermir... soit la gloire aux siècles des siècles (Rom. 16:25)
Il se tiendra debout, car le Seigneur a le pou­voir de l'affermir (Rom. 14:4)
Il vous affermira aussi jusqu'à la fin, pour que vous soyez irréprochables au jour de notre Sei­gneur Jésus-Christ (1Cor. 1:8)
Afin d'affermir vos coeurs pour qu'ils soient d'une sainteté irréprochable devant Dieu (1Th. 3:13)
Le Seigneur est fidèle, il vous affermira et vous préservera du ma­lin (2Th. 3:37)
Le Dieu de toute grâce qui vous a appelés en Jésus-Christ à sa gloire éternelle... vous perfectionnera lui-même, vous affermira, vous fortifiera, vous rendra inébranlables (1Pi. 5:10).

Nous avons là suffisamment de promesses pour nous permettre de croire que, nous aussi, quelque vacillante qu'ait été jusqu'ici notre vie spirituelle, quelque défavorables que puissent nous paraître nos circonstances ou no­tre caractère naturel, nous pouvons devenir des chrétiens affermis.

Commençons par recevoir avec simplicité ces promesses comme venant de Dieu : peu à peu la confiance naîtra, et nous en ver­rons l'accomplissement en nous. La chose est si simple - pourquoi faut-il tant de temps pour la comprendre ? N'est-ce pas peut-être que la grâce offerte est si divinement grande, tellement au-dessus de nos pensées, que nous n'en comprenons pas toute la portée ? Le chrétien qui a découvert ce qu'elle renferme et en a fait l'expérience, subit une véritable transformation dans sa vie spirituelle. Jus­que-là il s'était chargé de son propre bonheur : maintenant Dieu en prend soin. Il ne demande plus qu'une chose : se sentir continuellement entre les mains de Dieu et le suivre sans hâte ni retard, attendant qu'il produise en lui le vouloir et le faire selon son bon plaisir.

Quelle vie bénie qu'une vie de confiance comme celle-là! Mais, direz-vous peut-être, nous avons essayé d'abandonner ainsi le soin de notre vie intérieure à Dieu, mais nous ne pouvons le faire d'une manière suivie : nous oublions, nous nous relâchons - et, au lieu de commencer chacune de nos journées en nous déchargeant joyeusement des besoins et des soucis de notre vie spirituelle sur le Père, nous nous sentons de nouveau inquiets et languissants. Vous n'avez sans doute pas remis au Père le soin même de vous rappeler votre privilège de pouvoir, chaque jour, re­nouveler votre abandon entre ses mains. La mémoire est une grande puissance de notre nature. Par elle, un jour se lie à l'autre, l'unité de la vie est conservée à travers nos années, et nous nous reconnaissons nous-mêmes. Dans la vie spirituelle aussi, le souvenir est d'un grand prix, et Dieu a pourvu à la sanctification de notre mémoire. Le Saint-Esprit a pour mission de nous en tenir lieu. Jésus dit « Il vous rappellera tout ce que je vous ai dit ». Il nous est donné pour nous affermir. « Celui qui nous a affermis en Christ avec vous, c'est Dieu, lequel nous a aussi marqués d'un sceau, et a mis dans nos coeurs les arrhes de l'Esprit ». Il vous rappellera non seulement les promesses de Dieu, mais les actes de foi qu'elles ont provoqués en vous, et les bénédictions que vous en avez reçues - et il vous portera ainsi à renouveler vos expériences. Abandonnez donc, dès maintenant, à Dieu, le souci de vos progrès, avec le soin de vous rappeler, jour après jour, la nécessité de ne compter que sur lui seul pour être affermis en Christ. Il le fera, et votre foi grandira journellement et deviendra toujours plus joyeuse.

Demeurez en Christ, d'Andrew Murray