Nous avons vu dans Homme psychique, homme spirituel, qu'on ne peut se prétendre spirituel tout en acceptant ou enseignant des choses psychiques (certaines bibles traduisent psychique par "animal"). La chair, notre faiblesse, a en effet tendance à laisser notre âme (pensées, sentiments, volonté) diriger notre vie, alors que l'Esprit de Dieu habite notre esprit : c'est notre esprit qui est le siège de la conscience, de la relation avec Dieu, de l'intuition des choses de Dieu (révélations) - c'est donc notre esprit qui doit diriger l'âme, et non l'inverse. Les sentiments ne doivent pas nous diriger, nos pensées non plus. Notre volonté doit veiller à ce que l'âme se soumette à notre esprit, lui-même soumis à l'Esprit de Dieu. L'âme est notre animal intérieur qui doit être bridé par l'Esprit de Dieu, à travers notre esprit renouvelé.
Nous avons vu aussi, dans Les choses qui ne vont pas comme nous le voulons, que ce que nous appelons "problèmes" n'existe pas.
Posons-nous à présent la question : ce que nous appelons "échecs" existe-t-il ?
Lorsque nous "échouons", nous avons un sentiment d'"échec" du fait que nous comparons ce qui se produit dans la réalité, avec ce que nous espérions. Mais est-ce réellement un échec, ou n'est-ce pas simplement un manque de connaissance de soi ? Cette réalité qui est la nôtre, est-elle celle de Dieu ?
Dieu nous connaît tels que nous sommes, Il sait si ce que nous entreprenons ne va pas marcher. Lorsque l'"échec" se produit, Il n'appelle pas cela un "échec", mais une expérience : si nous L'écoutons à ce moment, nous découvrons à travers ce qui nous arrive que nous nous connaissons mal, que notre manière d'aborder les choses allait forcément mener à ce que nous ressentons comme un "échec". Notre réalité n'est pas la Sienne : nous n'avons pas agi selon Lui, et de plus notre réaction finale (parler d'échec) n'était pas non plus selon Lui - notre réalité n'est pas la Sienne, dans nos actions comme dans nos réactions.
En effet, lorsque nous entreprenons une action, un projet, nous travaillons en vain si Dieu ne se trouve pas à sa tête (Ps 127:1). S'Il est à sa tête, il n'y aura pas d'"échec", même si en apparence c'en est un (la croix était un "échec" aux yeux des hommes). Si Dieu n'est pas à sa tête, il y aura "échec", même si apparemment il y a victoire : la réalité de Dieu n'est pas la nôtre. Mais allons jusqu'au bout : si Dieu n'est pas présent, et qu'il y a donc échec (apparent ou non), ce qui importe ici est que nous prenions conscience que nous avons travaillé en vain - si c'est le cas, si nous prenons conscience de notre légèreté, il n'y a pas "échec", car au final nous aurons appris quelque chose de la réalité de Dieu : ce que nous appelons psychiquement "échec" se transforme spirituellement en expérience positive. L'échec n'existe donc pas (Genèse 45:5-8).
Mais, direz-vous, si au contraire nous prenons pour une victoire ce qui était un échec, dans le sens où ce qui nous semble avoir réussi n'était pas la volonté de Dieu, au final, il y a bel et bien échec, non ? Réponse : Dieu ne nous abandonne pas, Il nous fera tôt ou tard comprendre que nous faisons fausse route. Cette victoire apparente deviendra échec, et nous révélera beaucoup sur nous-mêmes, et sera donc finalement... une victoire.